Un ouvrage témoigne de l'art du décorateur Genevois

L'univers fascinant de Nyffeler

C’est l’un de ces livres d’art que l’on offre - ou que l’on reçoit ! - volontiers à Noël : un somptueux ouvrage de 400 pages, où la beauté spectaculaire des images est soutenue en permanence par l’intérêt du texte. Intitulé sobrement « Nyffeler, architecte d’intérieur décorateur » (Editions Slatkine), l’ouvrage raconte la vie et l’œuvre de la célèbre maison genevoise Nyffeler, ancrée depuis toujours au cœur de la vieille-ville, à deux pas du Bourg-de-Four.

C’est l’histoire d’une passion dévorante et terriblement exigeante : la passion de la beauté et de l’harmonie. C’est aussi l’histoire d’une aventure artistique singulière, celle d’un créateur aux dons multiples (dessin, musique, architecture, décoration) et d’une société familiale nichée, depuis trois quarts de siècle, au cœur de la vieille-ville de Genève, dans cette pittoresque et attachante sur Chausse-Coq.

Dans le superbe ouvrage qu’il a intitulé « Nyffeler », Jackie Nyffeler raconte son parcours, qui se confond largement avec celui de son entreprise, et montre un certain nombre de réalisations marquantes - il y en a tant, et dans tant de genres différents ! - accomplies au fil du temps.

« Propriétés privées, maisons de maître, appartements de luxe, ambassades, lieux publics, banques privées et tout récemment le Musée de l’horlogerie de Patek Philippe ont bénéficié de son talent », rappelle ainsi l’ancien président du Conseil d’Etat, Carlo Lamprecht, dans sa préface à l’ouvrage.

Des réalisations dans des domaines très différents

Dédié à ses parents, le livre raconte les premières tentations de Jackie Nyffeler - des tableaux de jeunesse, très réalistes, illustrant des rues ou des places de Genève ; une virtuosité de flûte au Conservatoire - puis il montre les grandes œuvres d’architecture et de décoration réalisées par la suite, à Genève et en Suisse, bien sûr, mais aussi bien au-delà de nos frontières, notamment aux Etats-Unis et dans les Emirats arabes. Impossible de les passer en revue, elles sont trop nombreuses et témoignent surtout d’un incroyable éclectisme, d’une facilité déconcertante à maîtriser des exercices très différents. Par exemple la transformation totale d’une maison à la campagne ou la rénovation intérieure, dans les années soixante, de l’Hôtel des Bergues, la création d’une bibliothèque ou d’une ligne de meubles, ou encore l’aménagement de la Banque Pictet, la réhabilitation du Palais Eynard ou le dessin d’un jardin…

Une œuvre exceptionnelle à découvrir.

François Valle, journaliste